Comment les déchets de plâtre sont-ils gérés au sein de l’école de céramique Créamik ?

Dans une école de céramique, il y a des déchets de toutes sortes comme la terre, bien sûr, mais également l’émail et le plâtre. En effet, si pour beaucoup la céramique c’est du tournage, chez Créamik, nos élèves apprennent également le coulage et l’art de réaliser leurs propres moules. Pour cela, nous utilisons du plâtre qui va produire des déchets, c’est pourquoi ils doivent également apprendre à les gérer de façon responsable.

Lisez également nos articles sur la gestion des déchets de terre et d’émail.

La poudre de plâtre, l’ennemie des canalisations de votre atelier de poterie

De même que pour l’émail, il est très important de ne jamais laver dans un lavabo les outils qui ont servi pour manipuler le plâtre, même s’il est relié à un bac de décantation. Les dépôts de plâtre boucheraient la tuyauterie en moins de temps qu’il ne faut pour le dire !

Car c’est bien ça le problème avec le plâtre. Si contrairement à l’émail, le plâtre n’est pas toxique ou polluant, laver des outils de potier couverts de plâtre ou même ses mains dans un évier est le meilleur moyen de le boucher… Et ce n’est bien sûr pas très bon non plus pour les stations d’épuration.

Chez Créamik, nous avons trouvé une solution innovante

À l’école de céramique Créamik, lors des sessions de plâtre, nous en utilisons près d’une tonne en 15 jours. Nous avons donc dû trouver une solution pour ne pas retrouver du plâtre dans nos canalisations.

C’est pourquoi, nous utilisons des abreuvoirs pour vaches en guise de bassines de décantation. L’avantage, c’est qu’ils sont très grands : 1m de diamètre pour 80cm de profondeur. Nous les remplissons d’un tiers d’eau et nous y lavons tous nos outils.

Les deux bassines de droite sur la photo sont des abreuvoirs à vaches. Ils ont été achetés dans une coopérative agricole, le seul endroit où l’on peut trouver des bassines aussi larges. Regardez par rapport à la poubelle à gauche, c’est un peu étroit pour laver les outils !

Récupérer la poudre de plâtre dans l’eau

Le plâtre qui se dépose dans l’eau ne peut pas durcir. Il se sédimente au fond de la bassine et forme une sorte de boue blanche que l’on appelle du plâtre « mort ». Il est mort parce qu’il n’a pas durci, il n’a pas pris.

Au fur et à mesure de leur formation, les élèves potiers lavent leurs outils et le plâtre s’accumule. L’eau stagnant sur le dessus va progressivement s’évaporer et lorsqu’il ne reste plus assez de place pour laver les outils, il suffit de siphonner l’eau résiduelle et ensuite verser la boue blanche dans des sacs à gravats, que l’on va suspendre pour faire écouler l’eau qui reste.

Jeter les résidus de plâtre

Avec les quantités produites par l’école de poterie, il n’est malheureusement pas question de recycler ces résidus, cela prendrait trop de temps et d’effort. Il ne reste donc plus qu’à emmener les sacs de boue drainée à la déchèterie. Certaines disposent d’une benne spéciale plâtre, mais si ce n’est pas le cas, les sacs peuvent être jetés dans le tout-venant, puisque ce n’est pas un produit polluant, contrairement à l’émail non vitrifié.

Utiliser les résidus de plâtre pour améliorer le rendement d’un potager

Comme le plâtre n’est pas nocif, il peut être réincorporé sous forme de boue à la terre de votre jardin. Si votre atelier de céramique est situé à proximité de la mer, il est possible que la terre de votre potager contienne beaucoup de silice (du sable). Il lui manque donc certainement un peu de calcium et le plâtre mort peut lui en apporter. C’est une astuce très pratique pour améliorer le rendement de votre potager !

Recycler les déchets de plâtre dans la préparation de vos émaux

Il est également possible de recycler le plâtre mort en l’incorporant dans les émaux que l’on fabrique. En effet, le plâtre est fabriqué à partir du gypse, une roche naturelle broyée très finement. C’est un sulfate de calcium, ou en d’autres termes, c’est du calcium, CaO, avec un sel d’acide sulfurique. Mais pas de panique, il ne s’agit que d’un sel et non d’acide sulfurique pur. Sa formule chimique est CaCO4 + 2H2O. C’est donc un apport important de calcium pour vos émaux.

Avant d’incorporer le plâtre mort, il faut faire sécher la boue, puis la mettre au four à 300°C pour déliter les petits grains qui sont devenus durs. En effet, la boue n’est jamais uniforme, il y a toujours des petites particules de plâtre qui durcissent. Après le défournement, vous devrez attendre 2 à 3 semaines pour que la poudre se reforme. Le processus se fait seul, pas besoin de broyer : La chaux réabsorbe l’humidité ambiante, gonfle, casse et désagrège toutes les particules encore dures. Ainsi, vous obtenez une poudre de calcium, comme l’oxyde de calcium que l’on incorpore par ailleurs aux émaux. C’est un bon moyen si vous souhaitez créer des émaux très riches en calcium, comme par exemple la recette du numéro 1 du diagramme de Daniel de Montmollin.

Mais cette technique n’est utile que si vous fabriquez vos propres émaux, alors pourquoi ne pas vous y mettre ?

Centre de ressources
animé par Matthieu Liévois,
potier-céramiste depuis plus de 40 ans et fondateur de l’école Créamik

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