9 conseils pour faire de son atelier de poterie un espace de bien-être

 

 

L’éclairage : un aspect essentiel de votre atelier de poterie

Le chauffage

L’importance de la posture de tournage et du siège

Protéger votre dos

Un siège ergonomique

Le choix de Créamik

Optimiser son espace de travail         

Organisation et planification

L’habillement approprié : vous protéger et protéger votre maison

La gestion de la poussière de terre

La santé des mains et de la peau

L’ambiance générale de l’atelier pour un bien-être durable

 

L’atmosphère d’un atelier de poterie a toute son importance. En faire un espace de bien-être est primordial pour s’investir dans son travail avec plaisir et motivation. Tout récemment, j’ai échangé avec une personne qui venait de réaliser l’un de ses rêves : mettre ses mains dans la terre et s’essayer au tournage. L’expérience fut si intense qu’elle ne pensait plus qu’à ça.

Nous, les potiers, connaissons bien ce sentiment. Au début, on peut être tellement saisi par la force de cette expérience qu’on est prêt à travailler dans n’importe quelles conditions pour continuer à tout prix. Mais le travail de la terre est un travail physique et pour un engagement dans la durée, il faut adopter certaines habitudes et aménager son espace. Dans cet article, Créamik vous livre 9 conseils pour aménager votre atelier de poterie en un espace de travail chaleureux, source de bien-être et de motivation les jours plus difficiles. Un prolongement cosy de votre habitation en somme !

 

1 — L’éclairage : un aspect essentiel de votre atelier de poterie

 

La lumière joue un rôle crucial dans la création d’une atmosphère propice à une activité artistique. Même si votre atelier donne sur l’extérieur et vous offre une belle lumière naturelle en journée, il faut prévoir un bon éclairage pour les jours plus sombres et les soirées d’hiver passées à l’atelier. Optez pour des ampoules dites à spectre complet qui reproduisent la lumière naturelle du jour. Elles offrent une meilleure représentation des couleurs et réduisent la fatigue oculaire.    


            Dans un atelier de poterie, la lumière qui va éclairer directement votre tour est très importante. Évitez les sources lumineuses directement au-dessus de vous, car elles pourraient créer des ombres gênantes. Privilégiez plutôt un éclairage latéral ou en diagonale pour diminuer les ombres indésirables. Choisissez des lampadaires et des lampes de bureau avec un bras articulé, ce qui vous permet d’adapter la hauteur de la lampe à votre travail. Le lampadaire est intéressant, car il se déplace très facilement, mais il ne faut pas le choisir trop haut non plus pour qu’on puisse le régler à la hauteur du tour. Avec une source de lumière de chaque côté, non seulement vous travaillerez mieux, mais vous aurez déjà en place la meilleure lumière pour prendre des photos et tourner des vidéos.

 

2 — Le chauffage

 

Si l’éclairage est crucial dans l’atelier, il faut aussi penser au chauffage. Il n’est pas rare de commencer son activité dans un lieu spartiate comme un garage, il vous faudra un minimum de chauffage en hiver. Un déshumidificateur peut aussi être intéressant pour réduire l’humidité et réchauffer l’atelier.

 

3— L’importance de la posture de tournage et du siège

 

Le corps est très sollicité lors du travail du tour. Il est important de maintenir une bonne posture pour éviter les douleurs corporelles. Cela concerne en particulier les maux de dos qui peuvent survenir à la suite de longues heures de travail en position assise, ou à force de soulever des charges lourdes.

 

 

Protéger son dos 

 

Un pain de terre pèse 10 à 12,5 kg, un sac peut donc peser jusqu’à 25 kg. Les sacs de minéraux en poudre, les sacs de plâtre, peuvent atteindre 50 kg. Si vous déplacez votre tour, vous allez déplacer au moins 20 kg, et souvent bien plus. Actuellement sur le marché du neuf, le tour le plus lourd est le Como Europe, il pèse 60 kg, et sur le marché de l’occasion, vous pouvez trouver le tour Como Dauphiné, un increvable, mais qui pèse 200 kg… Demandez conseil à des kinésithérapeutes et des ostéopathes pour vous expliquer comment soulever une charge lourde en protégeant votre dos.

 

Un siège ergonomique

 

 

Lors du travail au tour, il convient de choisir un siège adapté, réglable en hauteur pour que vos pieds soient bien à plat sur le sol et que vos hanches soient légèrement plus hautes que vos genoux. Cela permet d’éviter une pression excessive sur le bas du dos et les hanches. Essayer de travailler en évitant les torsions et les mouvements excessifs du corps. Pensez à prendre régulièrement des pauses pour vous lever, vous étirer et vous déplacer ; apprenez à reconnaître les signes de fatigue et de stress. Des exercices d’étirements et de renforcement, comme le yoga ou le Pilate, peuvent être bénéfiques pour améliorer la flexibilité et la force du dos.

Au-delà d’un apprentissage des bons gestes, la position du corps lors du tournage est tributaire du siège, qui permet une bonne assise du tourneur. Un simple tabouret pourrait paraître suffisant, mais à la longue, au bout de quelques heures de tournage, le potier commence à ressentir des douleurs lombaires, des douleurs dans les poignets, ou avant-bras, et des douleurs dans les épaules. C’est en grande partie une question de réglage du siège. L’idéal est que celui-ci soit réglable dans toutes les positions de façon rapide, en quelques secondes, et simple (sans avoir besoin de clef anglaise, marteau ou tournevis). Surtout pour les ateliers où beaucoup d’élèves utilisent le même siège.

 

Le choix de Créamik

 

Après plus de 10 ans de recherches et d’échanges avec des artisans sachant travailler le métal, à Créamik, nous avons trouvé le siège idéal.

Voici ses caractéristiques :

 

1 — Siège avec peinture laquée, qui ne rouille pas dans un milieu humide (protection contre l’eau et la boue)

 

2 — Siège très stable avec 4 pieds réglables séparément, pour les sols d’atelier qui ne sont pas parfaitement plats.
3 — Siège réglable en hauteur, avec serrage sécurisé, qui ne risque pas de descendre brusquement.

Réglable en hauteur parce que suivant le poids de terre tourné (entre 500 g et 5 kg), on n’adopte pas le même positionnement sur le siège. Exemple : réglage bas pour une vision de côté et pour le tournasage Réglage haut pour les grosses pièces, ce qui permet d’avoir une pression sur la terre avec le haut du corps en plus du bassin. (Voir cours sur les bases du tournage) Le réglage de la hauteur du siège doit être sécurisé avec des trous dans le tube central. La poignée de serrage est ainsi bloquée, ce qui évite la surprise du siège qui descend brusquement pendant le tournage !

4 — Inclinaison du plateau du siège : un réglage très facile avec un « tube-poignée à pas de vis inversé ».

C’est-à-dire un réglage souple, sans aucun effort qui permet de basculer le plateau du siège plus ou moins vers l’avant. Cette inclinaison est indispensable pour permettre de se pencher vers l’avant tout en gardant le dos droit, pour éviter le mal de dos.

 

5 — L’axe du pied central du siège n’est pas fixé au centre du plateau, mais légèrement à l’arrière, ce qui empêche au tourneur tout risque de basculer vers l’arrière s’il recule le haut du corps pour avoir une vue d’ensemble de la pièce qu’il vient de tourner.

 

6 — Planche du siège en contre-plaqué marine (qui ne craint pas l’humidité) en 10-12 millimètres d’épaisseur, chanfreinée (poncée sur le côté) et tronquée dans les angles.

 

Ce siège est fabriqué par un artisan-potier breton, travaillant aussi bien le métal que l’argile. Ancien élève de l’école Créamik, il a observé et déterminé le besoin du tourneur tout au long de sa formation. Ce siège est le résultat de tests et d’améliorations successives après plusieurs prototypes, ce qui en fait un siège idéal, tant pour ses possibilités de réglage, sa solidité que pour la sécurité du potier. Pour avoir plus d’informations, contactez directement le fabricant : Meriadeg Carré, et obtenez un prix préférentiel : meria22@hotmail.com

 

4 — Optimiser l’espace de travail  

     

Pour favoriser l’efficacité de votre atelier de poterie, il est essentiel d’aménager l’espace disponible de manière optimale. En créant des zones spécifiques pour chaque étape et en utilisant des rangements fonctionnels, vous pouvez faciliter le flux de travail, maintenir l’ordre et garder vos outils et matériaux bien organisés. Il est important que chaque étape du travail soit accessible facilement.

Par exemple, l’étape de l’émaillage ne doit pas se faire en condamnant le travail du tournage. De même, si vous pratiquez l’estampage et fabriquez vos moules, c’est bien d’avoir un endroit de l’atelier dédié à cet exercice.

En revanche, si vous fabriquez vos moules en plâtre au tour, il faut prévoir un temps dédié à ce travail et bien protéger tout l’atelier à ce moment-là, car les morceaux de plâtre ne font pas bon ménage avec la terre. En aucun cas, la terre et le plâtre ne doivent se mélanger. Quant au stockage des matières premières, il doit être facile d’accès.

 

5 — Organisation et planification

 

En plus de l’optimisation de l’espace de travail, l’organisation et la planification jouent un rôle essentiel dans la productivité et la motivation du potier. Établissez une routine et un calendrier pour vos séances de poterie.

Fixez-vous des objectifs réalistes et définissez des échéances pour vos projets. Cela vous permettra de rester concentré et de maintenir votre engagement dans votre travail. Essayez d’avoir un bureau dédié à la créativité et à la planification, où vous pourrez facilement venir travailler et réfléchir.

 

6 — L’habillement approprié : vous protéger et protéger votre maison

 

Lorsque vous vous apprêtez à travailler dans votre atelier, ne négligez pas votre tenue.            
A cause de la terre, de l’eau, et de toutes les poudres d’émail, on a tendance à enfiler des vêtements qui ne craignent rien, pourtant, il ne faut pas se négliger non plus. Alors, comment concilier la « tenue correcte » avec un métier salissant ?

Il existe maintenant des combinaisons de travail avec de jolis coloris, on peut les enfiler sur une tenue seyante. Ces combinaisons ont deux fermetures éclair, elles s’enfilent et se retirent très rapidement, ce qui permet de passer de l’atelier à la maison sans déposer de la poussière dans l’espace de vie familial. En effet, si vous devez vous changer à chaque fois que vous allez dans la maison, tôt ou tard vous finirez assis dans le canapé avec votre tenue de travail pleine de terre, sans même vous en rendre compte. En revanche, le reste de la famille peut trouver cela pénible à vivre. Choisissez une combinaison suffisamment large pour être à l’aise dans vos mouvements, mais aussi pour mieux vous couvrir en dessous l’hiver.

Je conseille d’en avoir une pour chaque jour afin de ne pas commencer la journée avec la tenue de la veille pleine de terre desséchée. Quand les combinaisons ont séché, on peut les secouer avant de les mettre au lave-linge, ce qui protège aussi le lave-linge. En réalité, les lave-linges sont faits pour résister à la terre, ils le sont beaucoup moins pour résister au plâtre.

Si vous prenez cette bonne habitude avec la terre, vous le ferez naturellement quand vous travaillerez le plâtre, car le plâtre, lui, bouchera les conduits et détruira votre lave-linge.

 Idem pour les chaussures, elles vont drainer beaucoup de poussières, le mieux est d’avoir des chaussures sans lacets voire des sabots qui s’enlèvent et s’enfilent rapidement ; pensez à les choisir lavables.

Détail qui a aussi son importance : si votre combinaison est jolie et que vous apparaissez sur les photos et les vidéos, cela sera plus attrayant pour votre public.

 

7 — La gestion de la poussière de terre

 

Nous l’avons évoqué dans le paragraphe précédent, la poussière qui émane de la terre sèche est un élément crucial à gérer dans le travail de la poterie. Au-delà des questions de propreté, elle pose aussi des questions de santé, car l’argile contient de la silice, substance dont les infimes particules peuvent endommager les poumons et provoquer une silicose. Il est donc essentiel de mettre en place des mesures de gestion de la poussière pour préserver un environnement sain et éviter l’inhalation de particules d’argile.

           
Veillez à garder les surfaces régulièrement dépoussiérées, en utilisant un chiffon humide (l’essuyage à sec ne fait que remuer la poussière dans l’air) et un aspirateur de chantier adapté à l’aspiration de la poussière. Vous pouvez opter pour un aspirateur doté d’un filtre HEPA (High Efficiency Particulate Air) spécialement conçu pour capturer les particules fines, y compris celles de l’argile. Portez un masque en faisant le ménage et aussi quand vous manipulez des poudres lors de la préparation des émaux. Pensez à aérer régulièrement votre atelier.


Pour ceux qui portent des lunettes : les verres protègent vos yeux, mais les verres sont très vite empoussiérés. C’est bien d’avoir une paire de lunettes dédiée à l’atelier, et il faut s’astreindre à passer ses lunettes sous l’eau avant de les essuyer, sinon vos verres seront tout de suite rayés. Les lentilles de contact sont déconseillées sinon portez des lunettes de protection dès que vous êtes à l’atelier.    


Si vous pouvez dédier un endroit de la maison à l’espace lingerie, faites-le. C’est très confortable de pouvoir mettre à laver les vêtements de travail dans une buanderie sans passer par la maison. Là encore on élimine une cause de poussière dans l’espace de vie familial. Pour en savoir plus sur la façon de se protéger des poussières, vous pouvez vous reporter à notre article sur les règles de sécurité à l’atelier.

 

8 — La santé des mains et de la peau

 

La santé des mains et de la peau revêt une importance capitale dans la pratique de la poterie, car nos mains sont constamment sollicitées.           
La terre, l’eau, le froid, les minéraux en poudre pour la fabrication des émaux, tout cela peut entraîner des risques pour la peau, en particulier lorsque celle-ci devient sèche et que de petites plaies se forment. De plus, les coupures avec les outils sont à surveiller.

En cas de petites plaies ou de coupures, il faut les soigner rapidement de manière appropriée pour éviter toute infection ; une plaie autour des ongles peut entraîner un panaris. Il faut donc bien se laver les mains après chaque session de travail, avec un savon doux, et hydrater la peau avec une crème appliquée généreusement. Lors d’utilisation de produits irritants, il peut être recommandé d’utiliser des gants jetables. Soignez vos mains, protégez vos poignets et les articulations des doigts. Un doigt coincé dans une portière, un doigt retourné au basket, et c’est quelques jours de travail mis à mal…

 

9 — L’ambiance générale de l’atelier pour un bien-être durable

 

Pour créer un environnement propice à la motivation, vous pouvez intégrer des éléments qui stimuleront votre créativité : des plantes, de la musique, mais aussi quelques jolies œuvres artisanales qui mettront sous vos yeux ce vers quoi vous tendez. Vous pouvez aussi écouter la radio et découvrir des émissions très intéressantes. Ces émissions deviendront des rendez-vous qui vous aideront parfois à tenir un horaire dans votre organisation. Les jours où l’on est plus fatigué et moins motivé, il ne faut pas hésiter à s’appuyer sur le travail d’artisans et les astuces qu’ils prodiguent ; c’est très facile grâce à Internet qui regorge de vidéos passionnantes. Prendre du temps pour en regarder certaines peut remettre d’aplomb.

Il y a aussi la lecture d’ouvrages, surtout si les textes sont bien illustrés, qui sont très stimulants ; l’abonnement à des revues professionnelles est aussi une bonne source de motivation et de détente. À l’heure du tout numérique, c’est un plaisir de découvrir régulièrement des revues dans sa boite aux lettres, de les garder et de s’y replonger régulièrement. On a tous des numéros « favoris » auxquels on revient tout le temps et que l’on relit avec plaisir. Certains ateliers ont suffisamment de place pour créer aussi un espace de repos et de détente. L’heure du thé peut devenir un rendez-vous pour faire une pause, avec les enfants, des amis, des collègues potiers, en utilisant une théière et des tasses réalisées par le potier lui-même. Tous ces éléments personnaliseront votre atelier, vous feront sentir chez vous et vous donneront envie d’y vivre.

En conclusion, l’atelier de poterie est bien plus qu’un simple lieu de travail. Chaque potier peut créer un environnement qui non seulement stimule sa passion pour la poterie, mais aussi assure son bien-être et sa santé. Ainsi, l’atelier devient un véritable prolongement du foyer où il fait bon vivre, créer et rêver.

 

 

 

 

Centre de ressources
animé par Matthieu Liévois,
potier-céramiste depuis plus de 40 ans et fondateur de l’école Créamik

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