7 points clés pour améliorer sa technique de tournage en poterie

1.  Les réglages du tour de potier et du siège 
2. La position du corps pendant le tournage
3. Choisir le bon support : girelle ou rondeau
4. La consistance de l’argile selon la forme à tourner
5. L’ajout de la bonne quantité d’eau pendant le tournage
6. La vitesse du tour en fonction de l’étape du tournage
7. La rapidité dans l’exécution des gestes pour ne pas fatiguer la terre

Que vous soyez débutant ou potier confirmé, nous avons ciblé 7 points clés pour vous permettre d’améliorer votre technique de tournage en poterie et progresser. 

Le tournage en poterie demande patience et précision, et il peut être frustrant d’avoir l’impression de stagner. En revenant régulièrement à ces principes fondamentaux, vous allez surmonter les obstacles techniques et gagner en confiance. Les conseils pratiques que nous donnons à chaque étape vous guideront vers un tournage plus efficace pour un résultat à la hauteur de vos attentes.

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1. Les réglages du tour de potier et du siège 

Les réglages du tour de potier et du siège sont des étapes fondamentales que beaucoup négligent, à tort. En effet, le tour doit être ajusté à votre taille et à votre morphologie, ainsi qu’à la masse d’argile que vous allez utiliser. 

Un mauvais ajustement peut entraîner des douleurs, surtout au niveau du dos, et altérer votre précision. Le siège, quant à lui, doit être stable et légèrement incliné vers l’avant pour faciliter le travail. L’idéal est de placer vos cuisses légèrement au-dessus du bac du tour, pour mieux stabiliser vos mains et éviter les efforts inutiles.

Conseil : si vous travaillez de grosses masses d’argile, élevez votre siège pour utiliser la force de votre corps dans le centrage. À l’inverse, pour des travaux plus subtils comme le tournasage ou le tournage de petites pièces, un siège plus bas vous permettra une meilleure précision.

Siège ergonomique adopté à Créamik

2. La position du corps pendant le tournage

Une bonne posture est tout aussi fondamentale pour éviter les douleurs et garantir un geste efficace. Le dos droit, légèrement incliné vers l’avant, permet de mieux contrôler la terre et d’éviter les tensions. Le centrage, en particulier, repose sur la stabilité du corps. Placez votre coude sur votre hanche, et utilisez cette base pour guider vos gestes, vous parviendrez à centrer la terre rapidement et avec précision.

Position du corps, Matthieu Liévois,
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Au-delà de ce geste technique, il est important de prêter attention à la force que vous exercez pendant le tournage. Le tournage est une activité qui nécessite de la force, mais aussi de la légèreté, et surtout du contrôle. Être conscient de votre posture, de votre respiration, et de la manière dont vous répartissez votre force sur la terre peut éviter de vous fatiguer inutilement. Cela prévient également les blessures et préserve vos articulations. Plutôt que de forcer avec les mains et les poignets, apprenez à utiliser tout le corps pour guider les mouvements de l’argile. L’introduction de petits échauffements avant de tourner peut également réduire les tensions musculaires.

Conseil : si vous vous sentez courbaturé après une session de tournage, il est probable que votre posture soit incorrecte. Prenez le temps de vous ajuster régulièrement et de corriger votre position. Essayez de vous concentrer sur votre respiration et sur la manière dont votre corps interagit avec la terre. 

3. Choisir le bon support : girelle ou rondeau

Le choix du support sur lequel vous tournez influence directement la qualité de votre pièce. Pour les petites pièces, la girelle est souvent suffisante. Cependant, dès que vous travaillez des formes plus ouvertes ou utilisez de la porcelaine, le rondeau devient indispensable. La porcelaine est une terre particulièrement sensible, elle est dite « terre à mémoire », car elle peut garder des déformations qui ne se révéleront qu’à la cuisson si elle a été mal travaillée.

Ensemble de rondeaux de Matthieu Liévois

Conseil : n’hésitez pas à apprendre la fabrication des rondeaux en plâtre préformés, ils permettent de gagner en efficacité, de réaliser des pièces impossibles à créer sur une girelle classique et ils simplifient les étapes de finition comme le tournasage. Ils sont particulièrement utiles pour les séries et les pièces à pied étroit. 

Rondeau préformé de 28 cm de diamètre pour faire une large coupe avec un pied étroit.

Le même rondeau vu de côté, le pied permet de l’encastrer dans un godet. 

4. La consistance de l’argile selon la forme à tourner

La consistance de l’argile doit être adaptée à la forme que vous souhaitez obtenir. Pour les formes hautes, nous conseillons l’utilisation d’une terre ferme. Pour les pièces plus plates, une terre molle sera plus facile à manipuler.
Si vous travaillez sur rondeau et que vous devez monter des parois, il est conseillé de centrer et d’ouvrir la pièce avec de la terre très molle, puis de mettre de côté le rondeau, le temps que la terre se raffermisse. Quand celle-ci est plus ferme, reprenez le rondeau et montez les parois. Cette opération en deux temps évite les déformations et les fissures en « S » sur les fonds plats. Ce conseil est encore plus précieux quand on travaille la porcelaine. 

Conseil : si votre terre est trop dure, laissez-la reposer quelques jours dans un chiffon humide. Cela lui redonnera de la plasticité et facilitera le travail. 

Différents états de la terre

5. L’ajout de la bonne quantité d’eau pendant le tournage

L’eau est essentielle pour travailler la terre, mais il faut savoir l’utiliser avec parcimonie. Trop d’eau peut détremper la terre. Utilisez une éponge pour la doser et ne laissez pas l’eau dans le fond de votre pièce, pour ne jamais avoir de flaque.

Conseil : ne tombez pas dans l’habitude de mouiller la pièce à chacun de vos mouvements. Si vous travaillez avec de la terre molle, un minimum d’eau suffit pour maintenir la fluidité nécessaire au travail.

6. La vitesse du tour en fonction de l’étape du tournage

Le contrôle de la vitesse du tour est un élément difficile à apprécier quand on débute. Lors du centrage, la vitesse peut être rapide, mais au fur et à mesure que la pièce monte, c’est très important de ralentir, car la terre, sous l’effet de la force centrifuge, s’ouvre d’elle-même. Avec l’expérience, on sait adapter la vitesse à chaque étape du tournage.

Conseil : en phase de finition, réduisez au maximum la vitesse pour obtenir un résultat net, en particulier pour les cols des vases ou les formes complexes.

7. La rapidité dans l’exécution des gestes pour ne pas fatiguer la terre

Un geste rapide et précis est la clé pour gagner en efficacité et éviter d’abîmer votre pièce. Il ne s’agit pas d’aller le plus vite possible, mais de travailler avec détermination pour ne faire que les gestes nécessaires, ce qui limite les risques de déformation. 

La répétition contrôlée est primordiale pour développer une mémoire musculaire efficace. Réaliser la même forme de manière répétée permet de réduire les gestes inutiles et d’améliorer la fluidité des mouvements. Cet entraînement permet également de mieux gérer les terres plus difficiles, comme la porcelaine.
N’hésitez pas à compléter vos séances de tournage par des exercices sur des formes simples, en les répétant jusqu’à atteindre une maîtrise totale. 

Conseil : entraînez-vous à répéter le même geste plusieurs fois pour qu’il devienne automatique. Essayez de tourner une pièce en moins de 3 minutes pour éviter de fatiguer la terre. 

Rajoutons également que le tournage en poterie ne se résume pas uniquement à une série de gestes techniques, c’est aussi une véritable expérience sensorielle. Apprendre à ressentir la terre, à comprendre ses réactions sous vos doigts, et à adapter ses mouvements en fonction des sensations est une compétence précieuse. Le contact régulier avec l’argile vous fait acquérir la connaissance qui permet de savoir quand relâcher la pression, quand ajouter de l’eau, et juger le moment exact où la pièce est finie.

Conseil : pendant vos sessions de tournage, concentrez-vous sur vos sensations sur les doigts, sur la paume… N’hésitez pas à fermer les yeux de temps en temps pour mieux adapter votre mouvement à la texture de la terre, son humidité, sa résistance. En vous connectant à ces sensations, vous développez une sensibilité qui vous permet d’adapter vos gestes de manière plus naturelle, et qui vous met à l’écoute de la matière. Ainsi commence le dialogue entre le potier et l’argile…

Ces 7 points sont la base d’un tournage maîtrisé et efficace ; plus vous pratiquerez, plus vous serez maître de votre technique. Il est important de s’entraîner, et surtout, d’observer votre progression à chaque étape. 

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Pour aller plus loin

En plus des 7 points techniques fondamentaux de tournage, nous pensons qu’il est important de rappeler que l’émaillage doit être pris en compte dès le début de l’apprentissage du tournage, et non pas dans un second temps. D’emblée, il est important de travailler la cohérence entre la forme et l’émail. De plus, il est conseillé de faire ses premiers essais d’émaux sur des pièces perfectibles. Il serait désolant de rater un émaillage sur une pièce parfaitement réussie. 

Recherche d’émaux

Conclusion

En intégrant ces 7 principes dans votre pratique quotidienne, vous pourrez améliorer votre technique afin d’aborder de nouvelles formes et de nouveaux projets avec confiance. Les fondements d’une bonne technique de tournage reposent toujours sur ces détails, et ils font toute la différence.
Mais n’oubliez pas, la véritable maîtrise ne vient pas seulement de la répétition des gestes, elle réside aussi dans votre capacité à écouter la matière, à ressentir ses réactions et à vous adapter. C’est dans cet équilibre entre contrôle et lâcher-prise que se trouve toute l’essence du tournage. Ainsi, ces principes vous guideront vers une pratique plus maîtrisée, mais surtout plus créative.

Vase, cristallisation au nickel, Matthieu Liévois

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