Densimètre, estèque : astuces de rentrée pour fabriquer ses outils céramiques
Sommaire
I — Le densimètre
II — Les estèques
III — Un matériau inattendu
Introduction
Alors que l’été s’achève et que le souffle de la rentrée se lève avec l’arrivée du mois de septembre, cet article vous livre des astuces pour fabriquer vos propres outils céramiques.
Nos conseils vous guideront pour améliorer la fabrication de votre densimètre, créer des estèques sur mesure, et même recycler un matériau bien connu des estivants de bord de mer. Ils vous permettront de confectionner les outils les plus adaptés à votre pratique de potier dans l’atelier.
Une façon d’accueillir la nouvelle année scolaire avec créativité et innovation !
I — Le densimètre
Lors du précédent article, nous vous avions promis de revenir avec des améliorations pour la fabrication du densimètre, c’est chose faite !
À la fin du mois de juin, nous en avons fabriqué avec les élèves de la promotion, juste avant qu’ils ne quittent l’école pour de nouveaux horizons.
Voici le lien de l’article précédent https://creamik.com/densite-email-ceramique/
Nous vous conseillons de relire l’article, car nous ne reprenons pas le processus complet de fabrication, nous abordons uniquement les étapes améliorées :
- Lester le tube à essai : nous avons simplifié l’étape en remplaçant les écrous et lamelles par des poids de pêche. Avec un poids de 25 g, le tube est parfaitement lesté.
- Verser facilement la cire dans le tube à essai : il suffit de poser verticalement le tube sur un morceau de terre comme suit :
- Ici, on voit bien le plomb à la verticale. Petit rappel : le papier permet de verser la cire sans qu’elle ne colle aux parois du tube.
La cire a été versée et cache le plomb.
- Protéger le densimètre quand on ne s’en sert pas ou lors de son transport : l’ingéniosité de Matthieu lui a permis de développer un système de protection original et efficace. En voici les détails :
- On prend un tube en PVC dont le diamètre et la longueur sont supérieurs à ceux du tube à essai. Le tube est vendu au mètre, il est donc taillé à la longueur adéquate :
Et comme Matthieu ne manque pas d’imagination, il s’est procuré des embouts en caoutchouc qui d’habitude servent à protéger les pieds de chaise. Ici, ils serviront à fermer le tube en PVC des 2 côtés :
Le tube est enroulé dans un plastique protecteur, il est ainsi bien calé, il ne bougera pas dans le tube et ne risque donc pas de se casser :
II — Les estèques
Lors de la dernière journée de cours à Créamik, nous avons fabriqué de nombreux outils, notamment des estèques à partir de planches en contreplaqué :
Les élèves ont d’abord répertorié les outils qu’ils souhaitaient reproduire :
Certains ont créé leur propre modèle :
Puis les modèles sont reproduits sur le bois :
Puis découpés :
Les voici découpés avant d’être poncés :
Et voici un bel ensemble pour quitter Créamik et commencer à travailler avec de bons outils :
III — Un matériau inattendu
Une caractéristique du potier est sa capacité à détourner un objet ou un matériau pour en faire un outil personnalisé. En cette fin d’été, et après de nombreuses années de services en mer et en piscine, voici une paire de palmes dont le caoutchouc (la partie noire) s’est déchiré :
La partie en plastique jaune se révèle un excellent matériau pour faire des estèques dures. Pourquoi ne pas tenter de fabriquer un double de son outil préféré, une estèque dure usée par un usage quasi quotidien ?
La photo montre qu’il y a matière à faire une grande estèque ou plusieurs outils.
Le dessin est fait, il reste à prolonger les extrémités pour récupérer la longueur perdue par l’usage, en utilisant d’autres ustensiles qui présentent la forme voulue :
On taille à la Dremel. Le fait que le plastique ne fonde pas pendant la coupe confirme l’intuition de départ : c’est un bon matériau pour faire des estèques.
Ensuite, on ponce au papier de verre pour lisser les bords, et voilà le travail :
On a récupéré une estèque aussi dure que le modèle, avec la forme d’origine.
Et à l’usage ?
Parfait !
Ici, l’estèque sert à ouvrir le bol en plaquant la terre contre le côté rectiligne de l’outil
Conclusion
Ces quelques réalisations illustrent le plaisir réel que l’on tire à fabriquer ses propres outils. Chaque outil, devenu un prolongement naturel des mains, s’intègre dans le processus créatif. Nous sommes souvent réticents à prêter ces précieux compagnons. Pourquoi ? Parce qu’ils se transforment eux-mêmes au gré de l’utilisation que nous en faisons. Ainsi, nous enrichissons notre pratique par la création de ces outils uniques, éléments majeurs de la symbiose qui existe entre le potier, ses instruments et sa matière.
Centre de ressources
animé par Matthieu Liévois,
potier-céramiste depuis plus de 40 ans et fondateur de l’école Créamik
Retrouvez tous les cours
Mots clés
Ne ratez plus les nouveautés de l’école Créamik !